Religion en Iran
La religion joue un rôle central dans la société iranienne depuis des siècles. L'Iran est une nation où la foi influence non seulement les pratiques spirituelles, mais aussi la politique, la culture et le quotidien. Le pays est majoritairement musulman, avec l'islam chiite comme religion d'État, ce qui a façonné les structures sociales et politiques actuelles.
L'islam chiite en tant que religion d'État
En Iran, l'islam chiite duodécimain représente environ 90% de la population. C'est la forme dominante de l'islam dans le pays depuis le début du XVIe siècle, lorsque la dynastie des Safavides l'a adoptée comme religion officielle. Cette adoption a transformé l'identité religieuse de l'Iran, le distinguant de ses voisins sunnites. Le chiisme en Iran se concentre sur la vénération des douze imams, descendants directs du prophète Mahomet, dont le dernier, l'imam caché, est censé revenir en tant que sauveur.
Les célébrations religieuses et les lieux saints
Les fêtes religieuses chiites sont largement observées en Iran. Le mois de Muharram, et en particulier le jour de l'Achoura, est marqué par des commémorations du martyre de l'imam Hussein, petit-fils du prophète Mahomet. Ces événements prennent la forme de processions, de représentations théâtrales et de rites de deuil. La ville de Mashhad, qui abrite le sanctuaire de l'imam Reza, le huitième imam chiite, est l'un des lieux de pèlerinage les plus importants du pays. Les Iraniens se rendent également à Qom, ville sainte et centre d'études théologiques chiites.
Les minorités religieuses en Iran
Bien que l'Iran soit majoritairement chiite, d'autres groupes religieux y sont présents. Les sunnites représentent environ 10% de la population, principalement dans les régions frontalières comme le Khorasan, le Baloutchistan et le Kurdistan. En dehors de l'islam, l'Iran abrite aussi des communautés chrétiennes, juives, zoroastriennes et bahá’íes, qui, bien que minoritaires, continuent de jouer un rôle dans la mosaïque religieuse iranienne.
Les communautés chrétiennes
Les chrétiens en Iran sont majoritairement arméniens et assyriens. Ils ont une longue histoire dans le pays et bénéficient d'une relative liberté pour pratiquer leur religion. Les églises chrétiennes se trouvent principalement à Téhéran, Ispahan et dans certaines régions du nord de l'Iran. Le gouvernement iranien reconnaît officiellement le christianisme comme une religion, bien que les convertis de l'islam au christianisme soient souvent confrontés à des pressions sociales et juridiques.
Les juifs et zoroastriens
La communauté juive iranienne est l'une des plus anciennes au monde, remontant à l'époque de l'exil babylonien. Aujourd'hui, bien que leur nombre ait considérablement diminué, les juifs d'Iran jouissent d'une certaine liberté religieuse, avec des synagogues et des écoles juives dans les grandes villes comme Téhéran et Shiraz. Les zoroastriens, adeptes de l'ancienne religion de la Perse, continuent de pratiquer leur culte, en particulier dans les régions de Yazd et Kerman. Ils bénéficient d'une reconnaissance légale, et des temples du feu, lieux de culte zoroastriens, sont encore en activité.
Les bahá’ís
La communauté bahá’íe, fondée au XIXe siècle en Iran, représente la minorité religieuse la plus persécutée du pays. Bien que pacifiques, les bahá’ís sont souvent victimes de discriminations, étant accusés de menacer les fondements de l'État islamique iranien. Leurs lieux de culte sont souvent détruits, et de nombreux membres de la communauté ont été emprisonnés. Leur foi, basée sur l'unité de toutes les religions et la promotion de la paix mondiale, est perçue avec suspicion par les autorités iraniennes.
Influence de la religion sur la politique et la société
Depuis la Révolution islamique de 1979, l'Iran est une république islamique. Cela signifie que la charia, ou loi islamique, est au cœur du système juridique et politique du pays. Le Guide suprême, qui est l'autorité religieuse et politique la plus élevée, détient un pouvoir considérable. L'ayatollah Khomeini, premier Guide suprême, a instauré le concept de "velayat-e faqih", la gouvernance par les juristes islamiques, qui reste en place à ce jour.
Le rôle du clergé dans la vie quotidienne
Le clergé chiite, composé d'ayatollahs et de mollahs, exerce une influence importante sur la vie quotidienne des Iraniens. Les questions de mariage, de divorce et d'héritage sont souvent régies par des interprétations religieuses de la loi. Les prêches du vendredi dans les mosquées, notamment ceux tenus par des figures religieuses influentes, servent non seulement à guider spirituellement la population mais aussi à aborder des questions sociales et politiques.
L'impact sur les droits et libertés
La religion en Iran joue un rôle direct dans la réglementation des droits et libertés, notamment en ce qui concerne les droits des femmes, la liberté d'expression et les pratiques religieuses des minorités. Le port du hijab est obligatoire pour toutes les femmes, qu'elles soient musulmanes ou non, et les comportements perçus comme contraires aux valeurs islamiques peuvent entraîner des sanctions sévères. Le gouvernement applique également des restrictions sur la liberté de la presse et des médias, en particulier lorsqu'il s'agit de sujets critiques à l'égard de la religion ou du régime.